C’est par un beau jour de l’été 2000 que j’ai découvert par hasard ce groupe – je vous épargne les détails car certaines personnes pourraient dire que je me la pète si je racontais que c’est Stephen des Deftones qui m’a chaudement recommandé de poser une oreille sur Chimaira  et donc qui fait que je vous en parle aujourd’hui. Comment ? Ca c’est vu ? Tant pis ! On n’est pas là pour parler des gens que je fréquente (quoi je me la pète ?) mais plutôt du « monstre ».

Chimaira - This Present Darkness


Oui messieurs-dames il s’agit bien là d’un monstre qui n’est plus ni moins que le premier rejeton de la chimère (comment je suis content de mon jeu de mot z’avez pas idée). Et donc ce premier enfant de Chimaira (prononcer ki-mai-ra ou kaï-mai-ra wiz zi akçent’) et aussi monstrueux que son vénérable géniteur.
This Present Darkness est la première offrande que nous offre le sextet de Cleveland et le moins que l’on puisse dire c’est que pour un premier essai, c’est un coup de maître.
Cet EP de 8 titres met en route la machine à claque dès la fin de la sublime intro de la chanson titre. La batterie vous assomme, les guitares sont plombées à l’uranium 235 et le chanteur/brailleur/génie Mark Hunter entre en action avec un hurlement de maniaco dépressif tout simplement flippant. La musique est sévèrement burnée mais sombre. Son ambiance est pesante et les nombreux breaks présents durant les morceaux ne font qu’alourdir l’ambiance déjà pas franchement folichonne. Le tout bien entendu ponctué de nombreux samples qui ne font qu’assombrir encore un peu plus le tableau.

Si vous avez survécu au premier morceau, rassurez-vous les 6 suivants se chargeront de vous envoyer ad patrès à vitesse grand V. Oui j’ai dis 6 titres car la dernière plage (Satan’s Wizard) est à des années lumières du reste du disque et relève plus du trip qu’autre chose. Mark chantant avec une voix suraiguë.

Chimaira – This Present Darkness
Chimaira – This Present Darkness

Mais revenons-en aux autres chansons. Elles sont toutes plus ou moins caractéristiques du style Chimaira : intro absolument monumentale (avec un batteur EXCEPTIONNEL – tout juste 19 ans à l’époque), des riffs à se déboîter la tête tellement on headbang et Mark qui hurle par-dessus. Ensuite sa baisse un peu intensité pour repartir de plus bel sur le refrain. Puis il y a le break bien glauque pour respirer un peu et surtout pour préparer le terrain à l’apocalypse final avec de la batterie à tord et à travers, du riffs haineux et un Mark qui hurle tellement fort que ses poumons ont du finir coller aux murs du studio.
Un petit mot sur les paroles. Si quand vous écoutez Cold ou Flaw vous avez envie de vous ouvrir les veines… alors vous allez adorer Chimaira. Le petit Marky s’étant fait une spécialité d’écrire des paroles ayant la faculté de vous envoyer chez le psy pour votre dose de prozac journalière. Ajoutez à cela une production absolument mammouthesque et vous aurez une petite idée de la puissance de ce disque. Je tuerais pour avoir des disques de ce calibre à me mettre sous la dent tous les jours.

Niveau influence, on sent que les membres du groupe ont un lourd passé de coreux derrière eux (Mark – le chanteur – ayant notamment participé à quelques groupes connus sur la scène HxC locale). De même pour les autres musiciens qui sont tout simplement des bêtes notamment Andols Herrick (dit la pieuvre), batteur de son état, et futur dieu vivant de la double pédale. On sent clairement que le petit Andy a du pas mal s’inspirer du jeu de Raymond Herrera (ex-turbine à tatanes de Fear Factory).
Pour en revenir aux influences, le hardcore occupe une place importante dans celle-ci mais il est également palpable que ses messieurs sont aussi fans du dieu Slayer et qu’ils ne rechignent pas à écouter du gros death qui tâche (du Morbid angel par exemple).

Bref This Present Darkness c’est de la haine pure à tous les niveaux et… c’est que du bonheur pour peu qu’on soit amateur de métal qui décolle la papier peint des toilettes.
Pour moi, Chimaira, ça n’est ni plus ni moins que l’avenir du Métal avec un grand M. Le dieu Slayer a enfin trouvé un rejeton capable de lui tenir la dragée haute niveau méchanceté et ce n’est pas Kerry King qui me démentira.