Alors que revoilà Obscura… avec un nouvel album de surcroît. Album qui s’est bien fait désiré puisque 5 ans le sépare de la sortie d’Omnivium. Sauf qu’entre temps il s’est passé plein de choses et Akroasis en est le résultat.

Pour faire simple, depuis le dernier album, tout le groupe a changé sauf le membre fondateur et cerveau du groupe : Steffen Kummerer. Si bien entendu, les « petits nouveaux » ont tous un niveau technique de premier de la classe, le seul poste où, selon moi, on entend vraiment la différence est la batterie.

cover

Entendons-nous bien, Seb Lanser est une brute épaisse à son poste. Il n’a cependant pas le touché de Grossmann ni sa fluidité. Je sens le mec un poil plus mécanique et rigide. Ce qui, vu ce qui se tartine à côté, change un poil la donne niveau sonore car son son est lui aussi plus mécanique, voir artificiel – c’est particulièrement flagrant sur la caisse claire et la grosse caisse.

Bref à part ça, ben Obscura fait du Obscura – la chanson titre en est le plus bel exemple mais c’est aussi le plus beau des faux amis car elle n’est pas du tout représentative de l’album. Dès  les premières notes, il est clair qu’Obscura va tenter 2/3 bricoles. Même si le groupe fait une toujours étalage de son bagage technique complètement fifou en ajoutant encore et toujours du prog’ dans son Death, il semble s’orienté plus vers l’ajout de sonorité électronique. En témoigne un morceau fleuve de 15 minutes (Weltseele) qui alterne le bon, le chiant et le simplement génial. Autre petite nouveauté: Kummerer a découvert le vocoder et en colle un peu partout avec plus ou moins de bonheur (The Monist). Celà procure à l’album toute une palette de variation aussi bien stylistique que rythmique, après on accroche ou pas à la façon dont les morceaux sont structurés mais dire qu’Akroasis est linéaire serait faire preuve d’une mauvaise foi absolue. L’intro de The Monist est un vrai bonheur, la chanson Akroasis procure des sensations uniques et le tempo lourdingue d’Ode To The Sun pilonne bien comme il faut tout en offrant une alternative bienvenue à l’avalanche de plans alambiqués dont on est abreuvé. Bon ok y’a du vocoder… on ne peut pas tout avoir.

Si on oublie cette histoire de vocoder, le cru 2016 d’Obscura est bon, voir même très bon. Ce n’est à priori pas came mais allez à savoir pourquoi, j’accroche à ce truc. L’album est très varié, tente et propose des choses intéressantes, il a aussi le mérite de sortir des sentiers battus en terme de musicalité. Bref Obscura, c’est bon mangez-en.