Ha tiens un Megadeth. « Encore un » serais-je tenté de dire tellement les dernières productions du sieur Mustaine sont au mieux pas terrible au pire calamiteuse. Ca plus le line-up qui a encore changé. Autant dire que je n’en attends pas grand chose.

Je vous pose la question – même si je me doute bien que vous n’aurez pas la réponse: Mustaine s’est-il remis à la dope ou bien à la picole? Ou même les deux!? Ou alors c’est le second effet Kiss Kool de ce nouveau line-up constitué de Chris Adler (Lamb Of God) et Kikoo Loleiro (ouais fallait que je la fasse – Angra). Toujours est-il que ce Dystopia est étonnamment bon, voir même très bon par moment.

Megadeth - Dystopia

Le moins que l’on puisse dire c’est que le départ de Drover et Broderick a été vite digéré. Les deux sont de bons techos mais somme toute assez lisse, sans doute trop pour un Mustaine qui ne semble jamais aussi bon que quand il est challengé. Le choix de Kiko Loureiro coule donc de source car non seulement le garçon a un jeu fluide qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Marty Friedman mais en plus il a un petit niveau qui lui permet de tenir tête au grand Dave. Guess what? Ca se sent! Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas entendu un Mustaine aussi en verve! Inspiré aussi bien dans l’écriture de ses morceaux que dans son chant, à l’écoute de Dystopia, on a l’impression de retrouver le « grand » Megadeth. Les titres ont une âme, des ambiances connues mais remises au goût du jour se font sentir, quant à la partie technique, les 2 solistes s’en donnent à coeur joie et à l’écoute on sent une espèce de complicité/jubilation à faire ce qu’ils font.

Pour ce qui est de la section rythmique, Ellefson fait ce qu’il fait de mieux avec sa basse, quant à Chris Adler, si on ne vous dit pas qu’il s’agit de lui, difficile de le reconnaître tant son jeu et son son rentre dans le moule typique rentre dans les canons « megadethien » de l’instrument. On sent cependant ici où là qu’il y met un petite touche perso mais ça va rarement chercher très loin. C’est cependant suffisant pour être plaisant.

Tout au long des 11 titres, Megadeth, propose ce qui est sans aucun doute son meilleur album depuis… au moins 20 ans. Certes il y a eu quelques réussites dans les albums récents du groupe mais aucun disque n’a proposé une telle consistance (à tout point de vue) sur la durée.
Honnêtement, de Megadeth je pensais qu’il n’y avait plus rien à attendre. Mustaine vient de me prouver le contraire et j’en suis heureux.
Un album à écouter avec intérêt.