Hammer Of The Witches ou le grand retour de Dani et de son cirque.

Si il y a bien un groupe dont je n’attends strictement rien, c’est bien Cradle Of Filth. Pourquoi j’en parle alors? Parce que je suis un brin masochiste et aussi un poil curieux. Sans parler du fait que parfois la curiosité ça paie.

Cradle Of Filth – Hammer Of The Witches

Parce que oui, aussi fou que ça puisse paraître, Cradle a réussi à me surprendre EN BIEN. Pas forcément friand du style maison et encore moins de la voix de l’affreux nabot, je dois reconnaître qu’Hammer Of The Witches propose quelque chose de nouveau tout en étend dans la parfaite continuité de ce qu’a pu proposé le groupe tout au long de sa (plus ou moins) glorieuse carrière. A quoi est-ce dû? Au fait que le groupe se soit renouveler à 90% depuis la dernière fois que je l’ai écouté? Au fait que cet album me fasse furieusement penser au Dimmu Borgir de la grande époque par certains aspect? Ou tout simplement au fait que c’est bien écrit, que ça sonne de façon agréable malgré la voix de Dani? Probablement un peu de tout ça. Ajouter à cela le fait que CoF semble avoir fait un peu le ménage dans sa bibliothèque d’arrangements dont la grandiloquence n’avait d’égal que leur kitsch absolu et vous obtenez un titre comme Deflowering The Maidenhead, Displeasuring The Goddess, qui malgré ses presque 7 minutes, passe comme une lettre à la poste. Même les titres un poil plus posé comme Blackest Magick in Practice se laisse écouter, c’est vous dire. J’irais même jusqu’à dire que sur la structure de l’album ils ont eu le bon goût de placer quelques interludes assez court pour laisser l’auditeur récupérer entre deux morceau de 6 minutes. Je confesse aussi un faible pour Right Wing Of The Garden Triptych et The Vampyre At My Side qui sont vraiment bien foutues.

Si les arrangements sont plutôt bien vu et les choeurs bien en place, on peut en revanche discuter de ce que propose Skarupa à la batterie. Car si techniquement le garçon a le niveau, côté inspiration ce n’est pas ça tellement ça et ça sent le réchauffer. Idem côté riff, c’est fait et bien fait, ça remplie parfaitement sa tâche bien diantre que c’est fadasse. Ceci dit ils ne s’aident pas trop avec ce son de guitare que je trouve un poil convenu. Mais comme je le disais, sans être génial, ça remplie son office et c’est ça qui compte.

La prod est bonne, le son est correct, je regrette juste un peu d’avoir perdu la basse au mixage. C’est d’autant plus dommage que ses rares apparitions en solo (sur Hammer Of The Witches par exemple) apportent un peu de fraîcheur aux chansons.

Je ne pensais pas dire ça un jour mais j’ai vraiment pris plaisir à écouter Hammer Of The Witches. Et pas un plaisir coupable comme je peux m’en faire parfois en écoutant en cachette 2/3 titres de Manowar. Non, non rien de tout ça! J’ai juste apprécié ce que j’ai entendu. Quand c’est mauvais il faut le dire et je ne m’en prive mais quand c’est bien il faut le dire aussi et cet album de Cradle Of Filth est bien, voir même très bien.