En mai dernier, je faisais du mauvais esprit sur le fait que Shagrath n’avait pour but que de financer le nouvel album de Chrome Division
avec le dernier Dimmu Borgir .

A vrai dire, je ne pensais pas taper aussi juste. Toujours est-il qu’aujourd’hui, ce Chrome Division aux allures de chant du cygne est là et bien là. Pourquoi chant du cygne? Si le titre évocateur ne suffit pas, le groupe a officiellement signifié que ce cinquième album serait bel et bien le dernier.  A noter aussi le retour du chanteur original Eddie Guz pour un dernier tour de manège avec les copains.

Que vaut cette dernière virée? Vaste question. Si je m’en tiens à mon entourage, personne n’est d’accord. En fait si, ils sont unanimes pour dire que j’ai tord mais ce n’est pas le sujet. Déjà pour moi ce qui pose problème c’est la voix d’Eddie Guz, rien contre le bonhomme qui chante parfaitement, je préfère simplement le timbre plus rocailleux de de Shady Blue.
Côté compo, rien de très original à se mettre sous la dent. On reste dans le délire Hard Rock basique et efficace MAIS… on a un souci au niveau de la prod. De gros moyen ont été mis sur le son de l’album, le hic c’est que pour le registre du groupe, je trouve que ce n’est pas ce qui convient le mieux. C’est en effet trop propre, trop lisse. Il manque à l’ensemble ce qui faisait le charme d’un 3rd Round Knockout avec un disque qui sent l’huile de vidange et le dessous de bras, avec du grain dans la prod et de la guitare qui bavouille juste ce qu’il faut. Ne vous méprenez pas, Back In Town vous fera taper du pied, vous grooverez sur You Are Dead To Me et vous attendrez le coup de téléphone de Zakk Wylde demandant à récupérer un de ses riffs sur Staying Until The End. Reste quelques morceaux cools comme This One Is Wild ou One Last Ride – dans laquelle sont salués tous les anciens membres du groupe – qui font le taff à défaut de marquer les esprits.

Chrome Division termine sa carrière comme il l’a commencé: un délire entre potes qui se font plaisir. Quelque part c’est un peu dommage car vu le casting, il y avait clairement de quoi faire tellement mieux. Ce qui n’empêche pas One Last Ride d’être un album correct.