Et de trois pour super groupe finlandais Barren Earth! Beaucoup de changements sont au menu d’On Lonely Towers, album riche, dense et complexe. En un mot comme en cent: un album de Barren Earth.

Premier gros changement et non des moindre: celui au poste de chanteur. Exit Mikko Kotamäki qui a préféré se concentrer sur Swallow The Sun. Il a donc fallu au groupe trouver un chanteur capable de gérer du chant clair, du chant hurler et du growl et surtout qui soit capable d’exceller dans les trois registres. en gros remplacer Mikko était à peu près tout sauf gagner. Mais ils ont trouvé la perle rare en la personne de Jón Aldará, féringien de son état.

Barren Earth - On Lonely Towers

Dire qu’on n’entend pas la différence entre les deux serait un mensonge éhonté. Le timbre de voix d’Aldará est moins profond que celui du finlandais et pourtant le bonhomme passe d’un genre à l’autre avec une aisance déconcertante. La voix demande un petit temps d’adaptation mais on finit par s’y faire.

L’autre changement majeur est la montée en puissance des influences Prog’ des uns et des autres dans les compos du groupe. Alors certes, ça ne saute pas aux oreilles sur Howl ou Frozen Processions sur lesquelles Barren Earth fait du Barren Earth à un point que j’en pleure presque de joie. Howl sur ce point est particulièrement jouissive car tout ce qui fait que j’adore ce groupe y est.

Avec A Shapeless Derelict on change de sphère et d’atmosphère. En écoutant le titre, on se demande si finalement le tournant pris n’est plus Doom que Prog’ mais non. Les choeurs, bien plus présent qu’auparavant, complète la pure de voix Death d’Aldará et ce mélange des genres tout en lourdeur/lenteur fait son oeuvre sur les 7 minutes 32 que dure la chanson. Set Alight sent aussi bon cette alchimie entre Death et Prog’ avec tout de même un poil plus d’inspiration. Peut-être parce qu’elle sonne plus Death. Reste encore les 2 morceaux de bravoures de l’album plus Chaos, The Songs Within – relativement anecdotique comparée au reste. Les 2 morceaux de bravoures en question sont On Lonely Towers et The Vault qui, du haut de leur 11 voir 12 minutes, vont vous en faire voir. Sur ces 2 titres Barren Earth va passer en revue tout son catalogue et dérouler tout son savoir faire. Si la chanson qui donne son nom à l’album est plus à voir comme une sorte de compilation de ce propose le groupe sur le disque, The Vault en revanche propose une toute autre expérience avec un très passage instrumental qui va du génial au chiant. C’est clairement face à ce genre de titre que je vois les limites de ma tolérance au Prog’.

Côté réalisation, rien à dire. C’est brillamment composé, magnifiquement interprété et superbement produit.

Au final, On Lonely Towers me laisse une impression mitigée. Ce virage Prog’ très marqué me laisse clairement sur ma faim alors qu’il y a pourtant sur cet album des morceaux que je trouve géniaux. Le groupe ne tombe jamais dans la facilité, propose sans arrêt de nouvelles choses et évolue. Ha ça ils sont bons, voir même très bons mais cette nouvelle orientation ne me ravie pas. Quoiqu’il en soit, On Lonely Towers est un album excellent. C’est brillant de bout en bout même si je n’aime pas tout et que je lui préfère de très très loin Curse Of The Red River (mais là c’est le fan qui parle).