Au menu du jour, un disque du bout du monde. En effet, les « bébés » métalleux qui nous intéressent aujourd’hui nous viennent tout droit de Nouvelle-Zélande. Car oui, là-bas on ne fait pas qu’élever des moutons, on fait aussi du Metal.

Je dis « bébé » car notre trio, composé de 2 frères De Jong (Lewis et Henry) ainsi que d’Ethan Trembath, n’a même pas 20 ans. Ils déboulent donc de leur Pacifique natal avec un premier album intitulé qui, bien qu’imparfait, propose plein de choses intéressantes.

c’est 13 titres de Metal tendance thrashisante tout en mid tempo ponctué de breaks bien lourdingues, boosté de temps à autres de quelques samples mais surtout de choeurs puissant souvent chantés en maori dans le texte. Cela donne à l’ensemble un petit côté tribal fort agréable d’autant plus que les gars n’en abusent pas – ce qui leur donnent encore plus d’impact. Côté paroles, si on oublie que l’accent local donne parfois la sensation qu’ils ont une patate chaude dans la bouche, ça touche à tout et ça milite un peu aussi pour la cause maori. Raupatu est sans doute le meilleur exemple de tout ce que propose le groupe – en plus d’être un des meilleurs titres de l’album. Le tout s’enchaîne sans le moindre souci avec en bonus un petit goût de reviens-y car chaque titre à un petit truc bien à lui. Jusque là on pourrait croire à un sans faute pour le groupe, hélas…

…il y a des choses qui font tiquer.
Bien qu’Alien Weaponery soit un groupe à fort potentiel, il montre aussi les limites dues à son jeune âge et pêche parfois par excès de gourmandise. Je m’explique.
est le prototype de l’album qui montre que mettre « tous les potards à fond » à l’enregistrement ne donne pas forcément un son maousse costaud. Car si la prod est correcte, elle est loin d’être parfaite. Les triggs de batterie sont inégaux d’un morceau à l’autre avec une grosse caisse parfois trop forte. La guitare est grasse mais hélas pas aiguisée comme elle le devrait ce qui donne parfois une impression de son brouillon. A leur décharge, ils ont sans doute fait avec les moyens du bord, la NZ n’a sans doute pas masse de studios d’enregistrement.

On peut aussi leur « reprocher » une écriture qui manque de fluidité. Je veux dire par là que la surabondance de breaks nuit à la continuité des morceaux, morceaux dont on aimerait d’ailleurs qu’ils sortent de leur mid tempo réglementaire. Et en étant vraiment tatillon, leur producteur aurait aussi pu faire remarquer au batteur que « trop de crash tue la crash ». Vous allez me dire que tout ça mit bout à bout ça commence à faire lourd et je vous réponds que oui mais non. Je vois plutôt ça comme une grosse marge de progression.  Leur producteur, bien que pas exempt de tout reproche dans ce que j’énonce juste avant, a néanmoins réussi à capter l’âme du groupe dans l’atmosphère qui règne sur le disque, ce qui lui donne un cachet assez particulier et le rend attachant.

Je sais, je leur passe des choses que je n’aurais pas pardonné à d’autres et c’est vrai. En poussant le bouchon plus loin vous me direz aussi qu’Emperor au même âge (ou presque) sortait In The Nightside Eclipse et vous aurez également raison mais je dois confesser un vrai coup de cœur pour ces petits. Je leur laisse donc une chance de me prouver qu’ils ont le potentiel que j’imagine. Et après tout, si les gens de chez Spinefarm leur ont filé un contrat, c’est qu’eux aussi pensent qu’il y a un truc avec ce groupe – et eux sont autrement plus compétent que moi . En théorie.